Arrêt des derniers réacteurs nucléaires allemands : ce qu'il faut en retenir
Dans la newsletter de lundi, je vous demandai si vous souhaitiez que je revienne sur la fin du nucléaire en Allemagne et vous avez été plusieurs à me répondre par l’affirmative.
C’est donc le sujet du jour 🤓
❌ L’Allemagne ferme ses 3 derniers réacteurs nucléaires
Samedi 15 avril, l’Allemagne a donc mis à l’arrêt ses 3 derniers réacteurs nucléaires.
La décision date de longtemps puisque Berlin décide d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire dès les années 2000. Le mouvement s’accélère encore après la catastrophe de Fukushima.
De plus, l’Allemagne a une forte tradition de mouvements anti-nucléaires et environnementaux, qui militent depuis des décennies contre l’énergie nucléaire en raison des risques d’accidents et de la gestion des déchets radioactifs.
Depuis 2003, le pays a fermé 16 réacteurs nucléaires et tourne définitivement la page du nucléaire avec ces 3 derniers réacteurs.
📊 Quel impact sur le mix de production allemand ?
En 1997, le nucléaire représentait 30,8 % de l’énergie produite de l’Allemagne, contre seulement 6 % en 2022.
Alors, comment nos voisins d’outre-Rhin produisent-ils leur électricité ?
L’éolien vient en tête avec 32 % de l’électricité disponible en Allemagne. Il faut dire qu’en 2022, la puissance éolienne installée est de 66,2 GW contre 20 GW en France.
Vient ensuite le charbon, qui représente un tiers de la production électrique du pays, avec une hausse de 8% l’an dernier pour compenser l’absence de gaz russe.
Et forcément, qui dit charbon, dit CO2 : sur les 12 derniers mois, le bilan carbone allemand est de 416 gCO2eq/kWh, contre 85 pour la France.
L’Allemagne s’est fixé l’objectif de 80 % d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030 pour baisser son empreinte carbone.
Le pays doit ainsi tripler ses capacités de renouvelable déjà installées et mise notamment sur l’éolien terrestre.
🔎 Et le nucléaire en France ?
En France, le mix électrique des 12 derniers mois compte 57 % de nucléaire :
Mais que l’on soit pour ou contre le nucléaire, une chose est sûre : les centrales ont été conçues pour fonctionner pendant “au moins 40 ans”, comme indiqué sur le site d’EDF.
Or, l’âge moyen du parc nucléaire français est de 37 ans et montre déjà des signes de faiblesse, avec notamment des problèmes de corrosion.
La majorité de nos 56 réacteurs nucléaires aura atteint l’âge de la retraite (60 ans pour les réacteurs, quels veinards) en 2047. Pourtant, un seul EPR est actuellement en construction pour les remplacer : celui de Flamanville, qui acumule déjà… 12 ans de retard !
La France doit en plus atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Bref, c’est aujourd’hui que nous décidons de notre mix énergétique de demain : c’est une question passionnante, avec de forts enjeux économiques 💶, techniques 🔧, environnementaux 🌍 et politiques 🤝.
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