Chauffe Eau Solaire : Le Guide Complet
Vous êtes au tout-électrique ?
Dans ce cas, l’eau chaude représente à elle seule 35 % de votre facture d’électricité.
En réduisant la partie « eau chaude » de votre facture, vous faites donc de sérieuses économies à la fin du mois !
Grâce aux panneaux solaires thermiques (ou chauffe-eaux solaires), vous pouvez ainsi économiser jusqu’à 15 % sur votre facture d’électricité.
Comment ça fonctionne ?
Combien ça coûte ?
Est-ce réellement adapté pour votre maison ?
Je vous dis tout !
Panneau thermique : c’est quoi ?
Panneau thermique, chauffe-eau solaire, système solaire combiné, chauffe-eau solaire individuel …
Il est facile de se perdre dans le jargon du solaire thermique.
Un petit détour par la case « définition » s’impose pour partir sur de bonnes bases.
Définition
Tantôt appelé panneau thermique, tantôt appelé chauffe-eau solaire, vous ne savez plus quel terme utiliser.
Sachez qu’ils désignent exactement la même chose !
Mais quoi exactement ?
Il s’agit d’un dispositif solaire qui convertit le rayonnement du soleil en chaleur pour produire de l’eau chaude.
Derrière ces termes génériques se cachent deux types de systèmes :
- Le chauffe-eau solaire individuel (CESI) ;
- Le chauffage solaire.
Le chauffe-eau solaire individuel
Le chauffe-eau solaire individuel, souvent abrégé CESI produit de l’eau chaude sanitaire.
C’est généralement le système le plus adapté aux maisons individuelles.
Il est composé de deux éléments : des panneaux solaires thermiques et un ballon de stockage d’eau.
Le Chauffage Solaire
Le chauffage solaire, ou Système Solaire Combiné (SSC) est l’autre utilisation la plus courante du solaire thermique.
Dans ce cas, votre chauffe-eau solaire est relié à plusieurs circuits. Il alimente ainsi votre ballon d’eau chaude sanitaire, vos radiateurs à eau et/ou votre parquet chauffant.
Si sur le papier ce type d’installation est séduisante, la complexité de la pose et les résultats énergétiques globalement décevants n’ont pas permis son bon développement.
Comment ça marche ?
Fonctionnement d’un panneau thermique
Un système solaire thermique est composé de 2 éléments :
- Généralement 2 à 3 panneaux solaires (un panneau standard mesure 2,5 m²) ;
- Un cumulus d’eau chaude, d’une contenance comprise entre 200 et 400 litres.
Son fonctionnement est très simple.
Les panneaux solaires thermiques installés sur votre toiture captent la chaleur issue du rayonnement solaire et la transmettent à un fluide caloporteur (littéralement « qui transporte la chaleur »).
Une fois chaud, ce fluide caloporteur circule dans le cumulus pour chauffer l’eau froide qui s’y trouve.
Le fluide caloporteur se refroidit alors, avant de retourner dans les panneaux solaires pour chauffer et entamer un nouveau cycle.
Rendements des panneaux thermiques
Rendements des panneaux thermiques
En moyenne, un chauffe-eau solaire permet de réaliser des économies de 45 % sur la partie « eau chaude » de votre facture.
Une installation solaire thermique produit entre 300 et 500 kWh par mètre carré de panneaux thermiques installés par an selon votre localisation.
Cela signifie que la production quotidienne est en moyenne comprise entre 2,4 et 3,4 kWh/m² au nord de la France, et de 3,4 à 4,4 kWh/m² au sud de la France.
En moyenne, les économies réalisées grâce à un chauffe-eau solaire permettent de récupérer le surcoût à l’investissement (par rapport à un ballon électrique) en une douzaine d’années.
Un chauffe-eau solaire bien entretenu a une durée de vie supérieure à 20 ans.
Rentabilité des panneaux thermiques
Je sais ce que vous vous demandez :
« Quelles économies en espèces sonnantes et trébuchantes je peux espérer sur ma facture d’électricité ? ».
Pour répondre à cette question, revenons un instant sur la décomposition de votre facture d’électricité.
Chez les quelques 13 000 particuliers que nous avons accompagnés, l’eau chaude sanitaire représente environ 35 % du montant de leur facture d’électricité.
En d’autres termes, grâce à un chauffe-eau solaire, vous pouvez réaliser 15 % (0.45 x 0.35) d’économies sur votre facture totale annuelle.
Par exemple :
Votre facture s’élève à 1 800 € par an ?
Dans ce cas, la partie eau-chaude de votre facture est de 630 € (0.35 x 1 800).
Finalement, vous économisez 280 € (0.45 x 630) par an grâce à un chauffe-eau solaire individuel.
Par ailleurs, l’eau chaude est produite grâce au rayonnement du soleil.
Cela veut dire qu’en été, lorsque la durée d’ensoleillement est maximale, vos panneaux thermiques peuvent couvrir la quasi-totalité de vos besoins en eau chaude : vos dépenses en eau chaude sont alors proches de 0 €.
A l’inverse, lorsqu’en hiver les journées sont courtes, les panneaux solaires thermiques ne pourront subvenir qu’à une petite partie de vos besoins.
En hiver, c’est donc la résistance électrique qui prend le relais : vous ne réalisez pas d’économie pendant cette période.
Au contraire, vous consommez de l’électricité issue du réseau, ce qui fait augmenter le montant de votre facture d’électricité.
Prix des panneaux thermiques
Quel est le prix des panneaux thermiques ?
Souvenez-vous : une installation solaire thermique est composée :
- Des panneaux ;
- D’un cumulus de contenance variable.
Voici quelques ordres de grandeur du prix d’un chauffe-eau solaire :
- 1 panneau et 1 ballon de 200 L : 4 000 €
- 2 panneaux et 1 ballon de 300 L : 6 000 €
- 4 panneaux et 1 ballon de 800 à 1 000 L : 10 000 €
Ce coût prend en compte les différentes composantes de votre installation :
- Panneaux solaires
- Supports
- Ballon de stockage
- Groupe de transfert
- Raccordement
- Système de suivi
- La pose par un professionnel.
A titre d’information : une famille de 3 à 4 personnes a besoin d’un ballon de 300 L ainsi que de 2 panneaux pour obtenir des résultats satisfaisants. Soit un investissement de 6 000 € TTC.
Plus cher qu’un chauffe-eau traditionnel
Un chauffe-eau solaire est bien plus cher qu’un chauffe-eau classique.
Si vous souhaitez changer un ballon d’eau chaude encore en état de marche pour faire des économies sur votre facture, investir dans un chauffe-eau solaire n’est peut-être pas une bonne idée.
En revanche, si vous devez acheter un ballon d’eau chaude pour une maison neuve bien isolée ou que votre ballon d’eau chaude vient de rendre l’âme, un chauffe-eau solaire peut être intéressant.
Les aides de l’État
Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique
Comme vous le savez peut-être, vous pouvez bénéficier du Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique (CITE) pour l’installation de votre chauffe-eau solaire.
Vous déduisez ainsi de votre impôt sur le revenu 30 % du montant du matériel utilisé pour améliorer la performance énergétique de votre logement.
Le montant maximal du CITE ne peut dépasser, sur 5 années consécutives :
- 8 000 €pour une personne célibataire ;
- 16 000 €pour un couple ou deux personnes liées par un PACS.
Ces plafonds sont majorés de 400 € par personne à charge.
Par exemple :
Un couple pacsé avec 2 enfants pourra bénéficier du CITE dans la limite de 17 600 € (16 000 + 400 +400).
Pour bénéficier du CITE, vous devez cela dit respecter plusieurs conditions :
- Être résident(e) et contribuable français ;
- Le logement faisant l’objet des travaux doit être votre résidence principale et doit également être construit depuis plus de deux ans ;
- Les capteurs solaires doivent être certifiés CST Bat ou Solar Keymark.
Cela dit, une certification équivalente peut être acceptée si elle respecte les normes NF EN 12975 ou NF EN 12976 et qu’elle est mentionnée comme telle sur la facture ou l’attestation fournie par l’entreprise ; - Enfin, vous devez faire installer votre chauffe-eau solaire par un professionnel labellisé RGE. Ce qui signifie que vous ne pouvez pas obtenir le crédit d’impôt si vous installez vous-même votre SSC ou CESI.
Eco-prêt taux zéro (Eco-PTZ)
Autre bonne nouvelle, vous pouvez également bénéficier d’un prêt à taux zéro afin de financer des travaux d’éco-rénovation dans la limite de 30 000 €.
Pour en profiter, il faudra cela dit que votre projet réponde à deux exigences :
- Les travaux doivent-être réalisés par un ou plusieurs installateurs qualifiés RGE « Reconnu Garant de l’Environnement » ;
- Si vous êtes en métropole, les travaux doivent être réalisés sur votre résidence principale et celle-ci doit avoir été construite avant le 1er janvier 1990 ;
- Si vous êtes en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion ou à Mayotte, votre logement doit avoir fait l’objet d’un dépôt de permis de construire avant le 1er mai 2010.
TVA à 5.5 %
Enfin, les installations de panneaux solaires thermiques et aérovoltaïques profitent d’une TVA réduite.
Vous commencez à y être habitué(e), il y a une condition à respecter afin de bénéficier de cette TVA de 5,5 %.
Les travaux de rénovation énergétique doivent être effectués dans des locaux à usage d’habitation uniquement.
Chauffe-eau solaire & piscine
Une solution miracle ?
Comme 2,5 millions de Français, vous êtes peut-être propriétaire d’une piscine.
Vous savez donc mieux que quiconque qu’une piscine consomme beaucoup, beaucoup d’électricité.
Par exemple, chauffer une piscine de taille moyenne de mai à septembre peut coûter jusqu’à 2 000 € en électricité (auxquels s’ajoutent les consommations de la maison).
Avec la hausse inévitable des prix de l’électricité, la facture devient très salée.
Pour faire fondre les frais en électricité liés à votre piscine, vous pourriez être tenté(e) d’installer un chauffe-eau solaire.
En effet, une fois la pose effectuée, théoriquement vous ne payez presque plus rien.
« Presque plus rien », car si l’ensoleillement est insuffisant ou si vous chauffez votre piscine alors que le soleil s’est couché, c’est la résistance qui prend le relais et vous consommez donc de l’électricité.
Par ailleurs, votre chauffe-eau solaire fournira de bons résultats si l’installation est proche de la piscine (pas de perte de chaleur liée au transport du fluide caloporteur), et surtout si elle est bien dégagée, sans ombres projetées.
Vous voyez où je veux en venir.
Plus votre piscine est grande, plus vous avez besoin de poser de panneaux, et plus vous avez besoin d’un espace dégagé autour de la piscine.
Si votre piscine est dans un espace exigu (une cour, un petit jardin, ou un patio), la pose de panneaux thermiques n’est donc pas sérieusement envisageable.
Un exemple concret
Prenons l’exemple d’une piscine chauffée et enterrée de taille moyenne : 50m3 (10m x 5m x 1m), en fonctionnement toute l’année.
La consommation en électricité à l’année atteint en moyenne 11 475 kWh.
Partons du principe que vous ne chauffez votre piscine que 6 mois de l’année, d’avril à septembre.
Votre consommation est donc de 7 538 kWh.
Au prix du tarif bleu d’EDF, cela revient à une facture annuelle de 890 € (sans l’abonnement).
Pour produire l’intégralité de l’électricité consommée par votre piscine, il faudrait donc en moyenne 8 panneaux thermiques (7 538 / 1 000), et un ballon de très grande capacité (dans notre exemple, il faut 50 000 L d’eau pour remplir la piscine).
Le coût total dépasse largement les 10 000 € qui s’ajoutent au prix de la piscine elle-même.
Evidemment, ces chiffres étant des moyennes, il se peut que votre situation diffère de cet exemple.
Conclusion
Les panneaux thermiques peuvent s’avérer une bonne solution pour faire baisser la facture en électricité de votre piscine.
Toutefois, ils ne permettent de réduire à 0 € votre facture d’électricité que dans de très rares configurations.
Il faut donc vous méfier si l’on vous promet une réduction de 100 % de votre facture d’électricité !
Le cas de figure le plus probable étant que vous réduisiez en effet votre facture d’électricité liée à votre piscine, tout en continuant à consommer de l’électricité issue du réseau.
Entretien & risques
Un entretien important
Pour réaliser des économies importantes, le chauffe-eau solaire nécessite un entretien important et coûteux.
A cause des nombreuses variations de température, le fluide caloporteur diminue en quantité. Son état et sa qualité se détériorent également.
Si le fluide caloporteur n’est plus d’assez bonne qualité ou n’est plus présent en quantité suffisante, le bon fonctionnement du chauffe-eau solaire est altéré.
Il faut donc faire intervenir un plombier pour :
- Vidanger l’ensemble de l’installation ;
- La remplir à nouveau de fluide caloporteur.
Prix de l’intervention : entre 300 et 600 € TTC.
Plus les écarts de température sont importants, plus le fluide caloporteur doit être renouvelé.
Pour faire des économies importantes, il faudra donc entretenir régulièrement son chauffe-eau solaire.
De plus en plus de plombiers sont d’ailleurs réticents à installer un chauffe-eau solaire, tant la maintenance est importante.
Au vu de l’investissement, un chauffe-eau solaire représente donc beaucoup de contraintes.
Risque de surchauffe
Autre point important : plus on souhaite produire de la chaleur pour répondre à la consommation d’eau chaude, plus la superficie des panneaux solaires doit être importante.
Or, cela risque de provoquer une surchauffe en été : le chauffe-eau solaire se met en panne s’il chauffe trop, pour éviter de s’endommager.
Résultat :vous devez faire appel à un professionnel pour un dépannage. Or un dépannage, ça coûte cher.
Bref, c’est une source de coûts supplémentaire.
Risque de déperdition de chaleur
Souvenez-vous : je disais plus haut que les résultats du chauffage solaire sont plutôt décevants.
Une des raisons principales réside dans l’isolation des logements.
En effet, le chauffage solaire, tout comme le solaire aérovoltaïque, permet de faire des économies substantielles sur la partie « chauffage » de sa facture seulement si le logement est bien isolé.
Logique me direz-vous.
Vous avez beau produire de la chaleur avec votre chauffage solaire, si votre logement est mal isolé, la déperdition fait que vous devez produire beaucoup avant d’atteindre la température souhaitée.
Le chauffage électrique d’appoint marchera à plein régime, et finalement la baisse sur votre facture sera très minime.
L’investissement, lui, est pourtant très important.
On estime qu’il n’existe pas moins de 7,2 millions « passoires thermiques » en France. Comprenez les logements aux pires performances énergétiques (étiquettes F et G sur le diagnostic énergie).
Pour ces logements, l’installation de panneaux thermiques est proscrite.
En réalité, le chauffage solaire est donc plutôt une solution à privilégier si votre logement est neuf et bénéficie d’une excellente isolation (étiquette A sur le diagnostic énergie).
Conclusion
Un chauffe-eau solaire assure une partie de vos besoins en eau chaude sanitaire et dans certains cas de votre chauffage.
Vous pouvez réduire votre facture d’électricité totale jusqu’à 15 %.
De plus, il s’agit d’un chauffe-eau écologique : il permet d’éviter le rejet de 720 kg de CO2 par an.
Enfin, il vous permet de bénéficier de nombreuses aides financières.
Toutefois, son entretien peut s’avérer compliqué et surtout coûteux.
Son prix étant déjà relativement élevé, nous conseillons en général d’opter pour des panneaux photovoltaïques.
Pourquoi ?
La technologie est plus flexible, nécessite moins d’entretien et permet d’obtenir d’excellents résultats, peu importe la région où vous résidez ou le taux d’ensoleillement.
En plus, une installation photovoltaïque en autoconsommation avec vente du surplus vous permettra également de faire baisser la partie « eau chaude » de votre facture d’électricité.
En effet, si vous avez un chauffe-eau électrique standard et que vous le déclenchez en journée quand les panneaux photovoltaïques produisent, vous pouvez directement l’alimenter en électricité !
Résultat :avec des panneaux photovoltaïques, vous réduisez votre facture d’électricité jusqu’à 45 %, et ce sans batterie.
FAQ
💶 Quelles économies sur sa facture d’électricité ?
En moyenne, l’eau chaude représente 35 % d’une facture d’électricité. Un chauffe-eau solaire permettant d’économiser 45 % sur la partie « eau chaude » de la facture, vous pouvez finalement réaliser 15 % d’économies sur votre facture globale.
💧 Un chauffe-eau solaire suffit-il pour chauffer sa piscine ?
Non. C’est un système d’appoint qui vous permettra de réaliser des économies substantielles. Mais pour totalement répondre aux besoins en électricité de votre piscine, il faudrait réaliser un investissement très important et difficilement rentabilisé.
🔎 Quels sont les différents types de panneaux thermiques ?
Il existe 4 sortes de panneaux thermiques :
- Les capteurs plans vitrés ;
- Les capteurs plans opaques ;
- Les capteurs tubulaires ;
- Les capteurs monoblocs.
① Les capteurs plans vitrés :
Ce sont les plus populaires car ils conviennent à tous les types d’installations (chauffe-eau, chauffage solaire, piscine…).
Ils sont constitués d’un panneau creux à l’intérieur duquel est placé un serpentin dans lequel circule le fluide caloporteur.
② Les capteurs plans opaques :
Ils captent l’énergie issue du rayonnement solaire et jouent le rôle de tuyauterie en faisant circuler le fluide caloporteur.
③ Les capteurs tubulaires :
Ils sont constitués de tubes transparents sous vide montés en série.
Dans ce cas, l’isolation de l’absorbeur par le vide garantit une déperdition minime par rapport aux autres capteurs.
④ Les systèmes monoblocs :
Les capteurs solaires thermiques et le ballon sont solidaires et tous deux placés sur votre toiture.
Ce système fonctionne sans pression grâce à un procédé de thermosiphon.
Le fluide caloporteur chauffé par les rayons du soleil monte dans le ballon, où il transmet sa chaleur à l’eau.
Une fois refroidi, il repart dans les panneaux.