Vous vous demandez pourquoi le prix de l'électricité augmente encore en 2024 ?

Cet article,vous présente les éléments clés pour comprendre cette hausse des tarifs de l'électricité et ses implications.

💡 Ce qu’il faut retenir :

📈 En 2 ans, le prix de l’électricité a augmenté de 44 %. Les hausses sont plus fréquentes et plus élevées depuis la crise ukrainienne débutée en 2022.

💶 Le prix de l’électricité augmente de 8,6 à 9,8 % le 1er Février 2024. Bruno Le Maire a d’ores et déjà annoncé une nouvelle augmentation en Février 2025.

⚡ Le prix du kWh d'électricité en France dépend fortement des fluctuations du marché de gros en Europe.

Prêt(e)s à découvrir tout ce qui joue sur le prix de l’électricité ?

C’est parti !

simulation panneau solaire

Fin du bouclier tarifaire : augmentations du prix de l’électricité répétées

Augmentation du prix de l’électricité du 1er Février 2024 : jusqu’à + 9,8 %

Vous le savez sûrement, suite à la crise ukrainienne et à la forte augmentation du prix de l’énergie, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire.

Son but : limiter l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité.

Et comme nous allons le voir juste après, cela a plutôt bien fonctionné.

Mais toute bonne chose à une fin : le bouclier tarifaire disparait progressivement disparaitre. 23 millions de ménages et 1,5 million de petites entreprises profitaient de cette protection contre les augmentations du prix de l’électricité.

Notez d’ailleurs que le bouclier tarifaire du prix du gaz a pris fin le 1er juillet 2023.

Dès septembre 2023, la CRE annonce une nouvelle augmentation du prix de l’électricité de 10 à 20% pour février 2024.

Quelques semaines plus tard, la ministre de la Transition Energétique Agnès Pannier-Runacher confirme une hausse mais indique qu’elle ne devrait pas être “de plus de 10%”.

Bruno Le Maire a précisé dimanche 21 janvier sur le plateau du 20 heures de TF1 que l’augmentation sera de : 

  • +9,8 % sur les tarifs Heures Pleines / Heures Creuses ;
  • +8,6 % sur les tarifs de base.

Les augmentations du prix de l’électricité en 2022 et 2023

Malgré le bouclier tarifaire mis en place en 2022, le prix de l’électricité a augmenté à plusieurs reprises.

Revenons un peu en arrière : depuis 2022, le bouclier tarifaire est là pour  protèger nos porte-monnaies des fluctuations, parfois violentes, des prix de l'électricité sur les marchés mondiaux.

L'idée principale de ce bouclier est de calculer les tarifs de l'électricité sur une base gelée, d'où le terme "bouclier".

Et cela a relativement bien fonctionné : en 2022, grâce à lui la hausse des prix du gaz et de l’électricité a été limitée à 4%.

En 2023, l'augmentation a été plafonnée par le gouvernement à 15% en février.

Au 1er août, une nouvelle hausse du tarif réglementé de l'électricité de 10% est entrée en vigueur.

graphiques évolutions du tarif réglementé de l'électricité

Cette hausse représente près de 425€ supplémentaires, en moyenne sur notre facture annuelle.

Sans le bouclier tarifaire, l’augmentation aurait été de 74,5% en août 2023 ! (Source : CRE)

nouvelle augmentation prix électricité

Les raisons de l‘augmentation des prix de l’électricité

Pour comprendre les raisons derrière l'augmentation du tarif réglementé de l'électricité, il est essentiel de décortiquer plusieurs composantes qui influencent directement ou indirectement la fixation de ce prix.

Découvrons ensemble les mécanismes autour des prix de l’électricité.


Les coûts associés à l'électricité

Lorsque vous recevez votre facture d’électricité, vous voyez plein d’informations.

Mais savez-vous de quoi est composée cette facture que vous payez?

Elle intègre les coûts de production, de stockage, d'approvisionnement, de commercialisation, et d'acheminement.

Mais ce n'est pas tout.

À ces coûts s'ajoutent des éléments fiscaux.

Alors, à quoi correspondent les taxes et contributions sur votre facture ?

Tout d’abord, il y a le Droit d'accise sur l'électricité qui est une fusion récente de la TCFE et de la CSPE.

Collectée par la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), cette taxe est redistribuée au budget de l'État.

Ensuite, il y a la Contribution Tarifaire d'Acheminement (CTA).

C’est une autre charge que nous, consommateurs, devons supporter.

Elle est applicable aussi bien à l'électricité qu'au gaz naturel.

Elle sert, entre autres, à financer les droits acquis à la retraite avant fin 2004 de près de 180 000 personnes de la CNIEG (Caisse Nationale de retraite des Industries Electriques et Gazières).

Enfin, n'oublions pas la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).

Celle-ci s'applique différemment selon les éléments de notre facture : 5,5% sur l'abonnement et la CTA, et 20% sur notre consommation et l'accise sur l'électricité.

Les taxes et contributions représentent à elles seules environ un tiers du prix final de l’électricité que nous payons.


Influence du prix du gaz sur le prix de l'électricité

Le gaz naturel est un acteur clé dans cette histoire.

Une partie non négligeable (7,69%) de notre électricité est produite par des centrales à gaz. (Source : Electricity Map, août 2023)

Lorsque le prix du gaz grimpe, comme cela a été le cas récemment en raison de tensions géopolitiques, cela se ressent sur nos factures.


Impact du charbon sur la tarification

Vous vous demandez pourquoi, à l'ère des énergies renouvelables, le charbon peut encore influencer les prix de l'électricité ? La réponse est simple : l'économie.

Lorsque la demande en électricité augmente et que les sources renouvelables et nucléaires ne suffisent pas, où se tourne-t-on?

Vers les centrales thermiques, notamment celles au charbon. Pourquoi ? Parce qu'elles coûtent moins cher à exploiter à court terme. Mais ce choix a un coût caché : la pollution.

Mais alors, pourquoi le prix de l'électricité grimpe-t-il quand on utilise du charbon ? Car, sur le marché européen, l'électricité est tarifée selon le combustible de la dernière centrale activée.

Si c'est une centrale au charbon ou au gaz, plus coûteux que le soleil ou le vent, le prix monte.


Ralentissement de la production nucléaire

Le nucléaire est un pilier de notre production énergétique.

Mais des interruptions, que ce soit en raison de l'entretien des réacteurs ou de problèmes techniques, peuvent engendrer des fluctuations dans notre approvisionnement et, par extension, dans les prix.

En septembre 2022, seulement 32 réacteurs nucléaires sur les 56 que compte EDF étaient à l’arrêt !

Forcément, cela a impacté la production électrique.


Variabilité du prix de gros de l'électricité

Les marchés de gros sont des indicateurs essentiels.

Par exemple, une demande accrue en électricité, telle qu'observée en 2021 après la reprise de l'activité économique et industrielle post-COVID-19, peut faire monter les prix.

Cela se produit particulièrement lorsque cette demande est satisfaite par des centrales coûteuses.


Impacts fiscaux et réglementaires

Les décisions gouvernementales et régulatrices, telles que celles prises par la CRE, ont également un impact direct sur nos factures.

Le financement de grands projets, que ce soit pour le renouvellement du parc nucléaire ou le développement des énergies vertes, peut entraîner une hausse des taxes sur l'électricité.


Enjeux liés à la transition énergétique

L'effort vers une énergie plus verte, bien qu'essentiel pour notre planète, a un coût. L'augmentation des investissements dans ces énergies renouvelables peut influencer le prix de vente au consommateur.


Événements mondiaux majeurs

Le contexte géopolitique mondial n'est jamais à négliger. Des événements comme l'invasion de l'Ukraine par la Russie peuvent bouleverser les marchés énergétiques, entraînant des variations significatives dans les prix.

Dans le cas précis du conflit Russo-Ukrainien, la Russie a restreint les importations de gaz naturel, augmentant ainsi le prix de l'électricité en Europe.

La Russie étant le principal importateur en Europe, cela a affecté le marché de gros.


Le prix sur le marché du carbone

Enfin, dans cette valse énergétique, le marché du carbone joue un rôle essentiel.

Pour faire simple, le marché du carbone a été mis en place dans le but de limiter les émissions de CO2 en attribuant un coût à la pollution.

Chaque tonne de carbone émise a un prix, et les entreprises reçoivent ou achètent des quotas d'émissions.

Si une entreprise dépasse son quota, elle doit acheter des droits supplémentaires, ce qui peut augmenter ses coûts d'exploitation.

Inversement, si elle émet moins que son quota, elle peut vendre ses droits excédentaires. Récemment, le prix de ces droits d'émission sur le marché du carbone a connu une hausse significative.

Cette hausse traduit une volonté forte d'encourager la transition vers des sources d'énergie plus propres.

Mais cette hausse a également des conséquences sur le coût de production de l'électricité, notamment pour les centrales alimentées par des combustibles fossiles, et peut se répercuter sur la facture finale que nous, consommateurs, payons.

Ainsi, le marché du carbone, bien que bénéfique pour l'environnement, est un élément à considérer dans la composition du prix de notre électricité.

Tous ces différents mécanismes font que le prix de l’électricité augmente d’année en année. D’ailleurs son évolution en 10 ans est spectaculaire.


La CRE : son rôle dans la régulation des prix

Vous avez certainement déjà entendu parler de la Commission de Régulation de l'Énergie, ou CRE pour les intimes.

Mais qu'est-ce que cela signifie pour vous, le consommateur et quel est son rôle ?


La mission de la CRE

La CRE a vu le jour en 2000, et depuis, elle joue le rôle du gardien des marchés de l’énergie en France.

Sa mission principale ? Assurer que ces marchés, aussi complexes soient-ils, fonctionnent harmonieusement pour nous, les consommateurs.

Elle garantit que nous obtenions un service de qualité tout en payant un prix équitable. Et le petit plus ? Elle fait tout cela en toute indépendance. Oui, oui, ni le président, ni le gouvernement, ni même les grands fournisseurs d'énergie ne peuvent lui dire comment faire son travail.


Son impact sur la balance de l'offre et de la demande

Maintenant, entrons dans le vif du sujet.

La CRE, parmi ses nombreuses casquettes, propose une révision des tarifs réglementés de l'électricité, le fameux "tarif bleu" d'EDF, que bon nombre d'entre nous payons.

En fonction des coûts de production, de distribution et de divers autres facteurs, la CRE émet des recommandations pour ajuster ces tarifs.

Mais il ne s'agit pas seulement de chiffres. La CRE veille à la transparence.

Elle désire que lorsque les prix chutent quelque part dans le mécanisme complexe de l'approvisionnement en électricité, cette baisse soit répercutée sur notre facture.

En outre, cette commission s'efforce de maintenir les prix à des niveaux raisonnables tout en promouvant une concurrence saine entre les fournisseurs.

Elle fournit des informations sur l’énergie, en publiant des études et même en lançant des campagnes d'information.


L’avenir du prix de l’électricité en France

Les changements prévus après 2025

2025 marquera la fin de l'époque de l'ARENH*, une ère où les fournisseurs alternatifs bénéficiaient d'un accès à l'électricité nucléaire historique à un tarif compétitif

Ce mécanisme, favorisant des prix d'électricité abordables, sera remplacé par un nouvel agencement encore méconnu, mais probablement moins avantageux pour certains acteurs du marché.

Luc Rémont, actuel PDG d'EDF, n'a pas caché son scepticisme quant à l'ARENH, arguant qu'il pesait sur les finances de l'EDF et qu’il n’a pas réussi à créer une concurrence réelle sur le marché de l'électricité en France :

« L’ARENH est un mécanisme à bout de souffle, qui certes a permis de stabiliser les prix ou de préserver les clients d’une hausse excessive de prix. Mais le deuxième objectif de créer une concurrence réelle n’est pas atteint, car il n’y a pas d’investissement en dehors d’EDF. Donc il faut réformer ce système »

Cela invite à une réflexion approfondie sur l'ajustement des prix, de manière à mieux refléter les coûts réels du nucléaire, tout en permettant à EDF de réaliser les investissements nécessaires pour moderniser et élargir ses installations.

*L’ARENH, ou Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique, est un dispositif créé par la loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation du marché de l’électricité (NOME). Il permet aux fournisseurs alternatifs d’électricité de bénéficier d’un accès, à un prix régulé, à l’électricité produite par les centrales nucléaires historiques d’EDF.


Les défis de l'infrastructure et leur influence sur les coûts

Avec une augmentation prévue de 60% de la consommation d'électricité d'ici à 2050 (Source : rapport RTE Futurs énergétiques 2050), le paysage énergétique français est à la croisée des chemins.

Les infrastructures existantes ne suffiront pas à répondre à la demande croissante, et les projets tels que les six futurs EPR2, influeront certainement sur les prix.

D'énormes investissements sont prévus pour renforcer les réseaux de transport.

Les énergies renouvelables nécessiteront des renforcements de lignes, en partie financées par les consommateurs, en réponse à l'attente de nouveaux réacteurs nucléaires, dont le prix est très élevé

RTE prévoit un besoin d'investissement de 33 milliards d'euros d'ici 2035, tandis qu'Enedis envisage près de 100 milliards d'euros à l'horizon 2040.

lignes à haute tension

Cette perspective pourrait mettre une pression croissante sur les consommateurs, non seulement en termes de tarifs, mais aussi en matière de financement.

Le gouvernement envisage de créer une "base d'actifs régulés" (BAR) pour impliquer les consommateurs dès le début des grands chantiers.

La création d'une base d'actifs régulés est un moyen de garantir que les grands projets soient conformes aux réglementations en vigueur et aux besoins des consommateurs.

Cela peut également conduire à de nouvelles discussions sur la tarification des projets.


Les solutions pour faire face à l'augmentation des prix de l’électricité

Avec l'envolée des coûts du kilowattheure (kWh) et l’inflation, les Français(es) cherchent à réduire leur consommation

Se diriger vers l'autoconsommation solaire est un choix judicieux pour se libérer des contraintes tarifaires.

En adoptant l'énergie solaire, les particuliers réalisent un double bénéfice : réduire leur facture d’électricité jusqu’à 50%, être moins dépendant du réseau conventionnel et bénéficier de revenus supplémentaires grâce à la revente d'électricité inutilisée.

Heureusement, le gouvernement encourage cette transition grâce à des initiatives financières, notamment la prime à l'autoconsommation.

Afin de maîtriser durablement nos dépenses, nous pouvons également adopter des écogestes quotidiens pour réduire notre facture d’électricité tels que :

  • un bon usage des appareils électriques,
  • une régulation intelligente du chauffage et de la climatisation,
  • un décalage de notre consommation aux heures creuses,
  • des investissements dans la rénovation énergétique...

Ces derniers, comme l'adoption d'une pompe à chaleur ou l'amélioration de l'isolation, garantissent une maîtrise longue durée des dépenses énergétiques.

stop aux augmentations des prix de l'électricité

Conclusion

Face à la hausse constante des tarifs énergétiques, l'urgence est à la recherche de solutions durables. Parmi elles, l'autoconsommation solaire émerge comme la réponse optimale, offrant aux ménages et entreprises une alternative crédible et écologique.

Au-delà des éco-gestes et des incitations gouvernementales, s'équiper de panneaux photovoltaïques c'est non seulement réduire sa dépendance aux réseaux traditionnels, mais aussi contribuer activement à la transition énergétique.

En conclusion, pour une autonomie énergétique réelle et une empreinte écologique réduite, le solaire s'impose comme la voie d'avenir.


FAQ

📈 Quelle augmentation du prix de l'électricité en 2023 ?

L'augmentation du prix de l’électricité est de 26,5%. Après une première hausse de 15% en février dernier, le prix de l'électricité a encore augmenté de 10% le 1er août 2023.


💶 Quel sera le prix de l'électricité en 2024 ?

Le prix de l’électricité augmente de +9,8 % pour les tarifs Heures Pleines / Heures Creuses et de +8,6 % pour les tarifs de base le 1er Février 2024.


💶 Quel est le prix de l'électricité en 2023 chez EDF ?

En août 2023, le montant du tarif réglementé de l'électricité est fixé à 0,2276 €/kWh pour un compteur 6 kVA, option base.


💶 Quel est le prix de 1 kWh en 2023 ?

Le prix de 1 kWh d'électricité en France en 2023 est de 0,2276 € TTC en option base, ce qui représente une augmentation de 10 % depuis le 1er août 2023. En option heures creuses, le prix du kWh est de 0,1828 € TTC.

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